L'Art Modeste est un courant d’images, d’objets, de formes et de pensées initié par Hervé Di Rosa à la fin des années 1980. « Le terme d’art modeste a été créé pour nommer ce qui est oublié, marginal (commercial ou sauvage), occulté, périphérique de la création. Ces objets et ces pratiques forment un territoire sans centre, aux frontières élastiques. On peut étendre le terme d’art modeste au théâtre (marionnette, burlesque), au cinéma (amateur, underground, pornographiques), à la littérature (romans de gare, de science-fiction), à chacun d’inventer son art modeste. » Il affirme également qu’il « n’y a pas d’artistes de l’art modeste, il n’y a que des collectionneurs. L’art modeste rassemble les sensibilités de gens très différents (artistes contemporains, artistes amateurs, artisans...). » Il s’agit alors d’explorer un territoire sans frontière qui s’étend de l’art contemporain jusqu’aux figurines publicitaires, en passant par l’art brut, l’art sacré, l’artisanat, la musique punk et toutes les pratiques issues de l’underground et des contre-cultures. Un territoire qui a perdu son centre et qui réunit ses marges pour en finir avec l’exclusion, l’oubli ou l’indifférence engendrés par un récit unilatéral de l’histoire de l’art.
L’art modeste n’est ni un concept ni un mouvement.
C’est un regard ; il montre ce que l’on ne regarde pas.
C’est le regard sans dérision du collectionneur ou de l’artiste sur les objets du quotidien et les créations inutiles, le plus souvent anonymes ou collectives. C’est le regard sur l’autre à l’heure de la mondialisation.
L’art modeste est une entreprise de valorisation du marginal et du méprisé. Il nous invite à passer outre le bon et le mauvais goût, la valeur marchande, pour au contraire considérer attentivement certains objets inclassables, en déceler les inventions formelles et en démonter les fascinants mécanismes émotionnels.