Né dans la banlieue nord de Rio de Janeiro au Brésil, Nhobi est un artiste du street art qui vit à Marseille depuis 2012.
Ses premiers contacts avec l’art de rue remontent à l’adolescence ; à cette époque le tag est une passion qui lui confère l’émancipation. Le concept de street art n’existe pas encore et cette forme d’expression artistique, marginalisée, ne lui permet pas d’envisager un futur. Il cherche comment utiliser sa créativité et à 20 ans il créé sa propre marque de vêtements. Il mène à ce moment-là une sorte de double vie, d’un côté il évolue dans le milieu de la mode et de son univers branché, de l’autre il rejoint le clan des graffeurs, sorte de guérilleros urbains qui se réapproprient l’espace public.
Après quelques années, Nhobi tranche définitivement en faveur de l’art de rue qui lui permet d’exposer publiquement ses œuvres et de s’exprimer librement. Il s’identifie alors pleinement aux cultures urbaines, symboles d'un art insurrectionnel et populaire et s’investit en parallèle dans un travail sur toile.
Il est invité pour une résidence artistique de 2 ans dans une auberge de jeunesse Carioca qu'il repeint entièrement. Durant cette période il rencontre bon nombre d’étrangers qui s’intéressent à son travail de street artiste mais aussi de peintre. Ces rencontres constitueront les prémisses d’une carrière internationale qui débutera en 2012 avec son installation à Marseille.
Vivant actuellement entre la France et le Brésil (où il continue de travailler seul ou avec des artistes indépendants comme lui) Nhobi cherche à établir un pont entre sa terre natale, sa terre d’asile et les nouveaux espaces géographique où il intervient. Il s’inscrit ainsi dans une inter-culturalité aussi bien artistique qu’humaine.
Nhobi à des lignes de travail assez différentes mais ses travaux sont généralement caractérisés par 3 choses : une explosion de couleur, une distorsion de la réalité, une rencontre avec l’imaginaire. Par son côté tropicaliste et ses traits naïfs il propose une forme d'art qui le rapproche de l’enfance. Par ailleurs, il va aussi chercher du côté de l’organique et de la psyché au travers d’œuvres plus complexes et sobres.
Depuis quelques années il est très investi dans la question de la protection de la nature. Avec le projet Matutos, par exemple, il cherche à redonner un espace symbolique à la foret dans les centres urbains. Par le passé, son travail était davantage accès sur les personnages, les scènes urbaines et rurales, les traditions et surtout leur désintégration. Son art évolue avec lui, on passe de l’individu à la collectivité, et de la collectivité à la terre (la matrice). Il met donc en place un processus de dé-centration qui s’opère sur différents supports, mur, toiles, sculpture, toys art, customizing.