Illustratrice, peintre et scénographe Italienne, née à Rome, Alice Pasquini s’est fait un nom sur la scène internationale du street art : AliCè. De la capitale italienne à Sydney en passant par New-York, Oslo, Moscou, Berlin, Londres, Saïgon, Barcelone, Copenhague et Paris, les personnages et portraits d’AliCè prennent vie sur les murs des villes.
Diplômée des Beaux Arts de Rome, Alice Pasquini a une formation artistique très académique. Elle poursuit son cursus à Londres en 2000, en se spécialisant dans l’animation et à Madrid en 2004 où elle obtient un diplôme de critique de l’art. En 2006, elle crée sa première oeuvre de street art en Italie, puis développe son talent au fil des ans. En 2010, son style prend un tournant particulier, plus affirmé. Les murs de la ville lui parlent et lui offrent une grande toile blanche immaculée sur laquelle elle peut s’exprimer.
Inspirée par l’artiste Français C215, par les deux artistes Italiens Sten & Lex, AliCè crée des personnages, enfants ou femmes, aux lignes soulignées de dizaines de coups de crayons et de pinceaux. « J’aime particulièrement représenter les femmes. Des femmes vraies, fortes et indépendantes », dit-elle. « Je suis vraiment dérangée par les représentations féminines très stéréotypées proposés par des artistes pour lesquels la femme est un objet sexuel ou une héroïne de cartoon. »
Ce que chérit AliCè, c’est la représentation des émotions, des sentiments humains. Démontrer les connexions entre les êtres humains lors des petits moments de la vie. « Je pense vraiment que la vraie magie de la vie est notre manière de vivre ces petits instants quotidiens. » Une quête de sens qu’elle explore de différentes manières et points de vue. « La signification et la valeur d’une oeuvre vient de l’échange avec le spectateur. Quand cet échange intervient dans la rue, il n’est pas prévu, il y a l’effet de surprise et le ressenti est beaucoup plus libre qu’en galerie », indique-t-elle.
Ces personnages dessinés au Posca sur fond de bombe aérosol, soulignés au pinceau, renforcés parfois par de la mosaïque, placardés en grandes dimensions sur les murs des villes sont autant de regards posés sur la nature humaine. Concentrés, souriants, vibrants d’intensité émotionnelle, ces personnages hauts en couleurs soutiennent notre regard et forcent l’admiration. A l’encontre des codes du street art, AliCè pourrait être considérée comme une artiste politiquement correcte qui joue avec les sentiments d’espoir, d’amour et d’affection. Des sentiments qui finalement donnent un peu de baume au coeur dans un environnement contemporain chahuté.
En effet, la beauté du trait ne peut pas laisser insensible. Le style d’AliCè, d’un grand esthétisme, donne parfois l’illusion, un trompe l’oeil. Comme cette jeune fille assise à la fenêtre à Moscou. Mais ses versions miniatures sur un coin de mobilier urbain qui prennent soudain vie sont ses oeuvres favorites. « J’aime l’idée de pouvoir créer ce que je veux, quand je veux », dit-elle, son sac de crayons ne la quittant jamais. « J’aime ressentir l’adrénaline d’une oeuvre faite illégalement », commente-t-elle. Pour autant, la jeune artiste ne se sent jamais satisfaite de son travail. « Je me dis toujours que je ferai mieux la prochaine fois. Mais je souhaite ne jamais être satisfaite de moi pour être toujours en progression. Sinon, tout serait terminé. »
En perpétuelle quête d’amélioration, acharnée de travail, AliCè a également prêté son talent artistique à des grandes marques comme Nike, Range Rover, Toyota ou Microsoft. Elle qui vit à Rome mais voyage beaucoup au Royaume-Uni, en France et en Espagne, expose aussi son travail dans des galeries d’art renommées.